Ouverture d'un dispositif ULIS — Groupe scolaire La Salle St-Joseph Argentré-du-Plessis

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Ouverture d'un dispositif ULIS

Publié le 07/10/2023
au collège depuis la rentrée de septembre

 

Questions à Bruno Sourice, chef d’établissement coordinateur du groupe scolaire

1) Qu'est-ce qu'un dispositif ULIS ?

Un dispositif ULIS permet une organisation différente du temps scolaire pour des élèves à besoin particulier. Ainsi, ils bénéficient de temps d'inclusion, dans leur classe de référence, et des temps dans la salle réservée pour eux. Ils peuvent alors apprendre différemment aidés par la référente du dispositif ou l'AESH au temps dédié à celui-ci. C'est un apport riche sur deux aspects fondamentaux de l'école : les savoirs et la socialisation.

2) Pourquoi un dispositif ULIS à La Salle St Joseph ? 

Cela rentre pleinement dans le projet éducatif Lasallien dont l'un des fondements est "l'accueil de tous". Quel que soit l'élève, quelles que soient ses particularités nous l'accueillons afin de lui permettre de grandir, de s'épanouir et de trouver sa voie.

 

Questions à Angélique Huriau-Fadier, enseignante référente du dispositif.

3) Ce poste est nouveau pour vous. Pouvez-vous nous expliquer ce choix ? 

J’enseigne depuis 13 ans et j’adore mon métier : la diversité des élèves que nous accueillons, la relation avec les familles, le travail en équipe avec les collègues, … La personnalisation des apprentissages et la prise en compte de chacun a toujours été source de motivation pour moi. C’est le cœur même de notre métier qui évolue beaucoup depuis quelques années.

Avant d’obtenir le concours de professeur des écoles, j’ai enseigné 4 ans à des élèves ayant des troubles du comportement au sein de l’ITEP Les Rochers à Chateaubourg. Cette expérience a été extrêmement enrichissante, humainement et professionnellement. J’y ai découvert une nouvelle façon d’enseigner et des nouvelles méthodes de travail : lien avec les éducateurs présents sur place, le travail avec les partenaires et les professionnels de santé qui gravitent autour des enfants, …

J’ai conservé de ces années l’envie profonde d’apporter le meilleur à chaque enfant et de les prendre en considération de manière « globale ». Les élèves à besoin éducatif particulier ont toujours suscité un grand intérêt chez moi, j’aime faire ressortir chez eux le positif qu’ils ne voient parfois plus. De même, j’ai toujours eu un attrait pour les pédagogies « différentes » (baguettes de réussites, classe flexible, Freinet, Montessori, pédagogie du père Faure …). La motivation et la confiance sont pour moi sources de réussite chez les élèves et c’est à nous de les guider sur ce chemin.

Depuis quelques années, dans le cursus ordinaire, nous voyons apparaitre de plus en plus d’élèves à besoins particuliers mais les classes chargées et l’intensité des programmes ne nous permettent pas toujours cette disponibilité. C’est parfois très frustrant en tant que professionnel.

L’envie de retourner vers l’enseignement spécialisé germe dans ma tête depuis quelques temps donc, lorsque M. BONAMY m’a fait part de ce projet, je n’ai pas hésité très longtemps à franchir le pas ! C’est un nouveau challenge, avec tout un projet à construire ; c’est ce qui est si stimulant !

4) Concrètement, comment se passe la journée type d'un élève ? 

Les élèves bénéficiant du soutien du dispositif font avant tout parti d’un groupe classe. C’est très important d’avoir cela en tête, ce sont des collégiens qui appartiennent à une classe. A la base, leur emploi du temps est le même que leurs camarades mais nous les avons aménagés afin d’avoir des temps dans le dispositif et d’alléger les moments en groupe entier.

Les emplois du temps sont aménagés en fonction de chaque élève et de ses besoins spécifiques. Un élève peut n’être dans le dispositif que 3 heures par semaine quand un autre vient avec moi la moitié du temps scolaire. C’est vraiment individualisé ! Les élèves jonglent donc dans la journée entre des temps en inclusion et des temps dans le dispositif.

Ils s’adaptent assez vite même s’ils ont besoin, en début d’année, d’être rassurés et parfois guidés vers les différentes salles. La présence de Céline, AESH du dispositif, est essentielle au bon déroulement des journées. Elle est amenée à les accompagner pendant leur temps de classe et peut également être présente dans le dispositif.

Lorsqu’ils viennent dans le dispositif, nous effectuons des reprises d’inclusion afin de travailler la compréhension des notions vues en classe ; nous pouvons également découvrir de nouvelles notions puisque certaines matières ne sont travaillées qu’en ULIS. Enfin, nous allons également mettre l’accent sur l’orientation afin de découvrir différents métiers et effectuer davantage de stage, notamment à partir de la 4ème.

5) Au bout d'un mois de fonctionnement, quel est votre ressenti ?

De mon côté, la richesse du travail est motivante : travail avec les partenaires extérieurs, mise en place du projet de chaque élève, échange avec les professeurs du collège, … Je ne m’ennuie pas et je me sens très utile près de ces élèves. Le soutien de ma direction est précieux ! De même, l’accueil des collègues est très positif et ensemble, nous construisons ce nouveau projet, pas à pas. La relation avec les élèves est également différente car ils ont besoin de créer ce lien de confiance avant de pouvoir se lancer dans les apprentissages.

De leur côté, les élèves sont tellement heureux de pouvoir faire parti de ce grand groupe de collégiens ! Ce n’est pas toujours simple et ils sont très courageux car le regard des autres est quelque chose de très difficile pour la plupart d’entre eux mais ils y travaillent. Nous avons fait des présentations dans toutes les classes du collège afin d’expliquer ce nouveau projet à leurs camarades. Ils ont tenu à m’accompagner lors de ces présentations. C’est formidable, cette envie de changer notre regard sur le handicap !

 

Le 7 octobre 2023