Action humanitaire au Maroc
Publié le 13/02/2024Questions à Kévin Marchand, agent de maintenance du groupe scolaire
1)Vous avez profité de vos vacances d’hiver pour effectuer une action humanitaire au Maroc ?
Pouvez-vous nous en dire davantage.
Oui en effet, j'ai profité de mes deux semaines consécutives pour mener une action humanitaire. Depuis que j’ai appris en septembre dernier l’injustice qu’avait subit les Marocains face au tremblement de terre, j’ai eu envie d’agir en proposant mon aide.
J’ai donc cherché un contact sur place et j’ai été mis en relation avec L’association : «Arbre de vie».
2)Concrètement, comment se passaient vos journées ?
J’ai été accueilli par Zahra, qui vit à Ait Bourd, à 20 km de l’épicentre, au pied d’une montagne très touchée par le séisme. Son habitat étant récent il’ n’a subi que de légers dégâts.
A 7h30, au levée du jour, nous prenions le chemin à pied avec Hassan (le chef des travaux), à travers la montagne, pour 3/4 d’heure de grimpette afin d’atteindre les villages et donc les chantiers.
Lors du thé avec les habitants, nous établissions nos travaux de la journée et le matériel nécessaire. Puis tout au long de la journée, je travaillais avec Hassan et les familles sinistrées, dont la maison leur sera offerte, jusqu’à 18-19 heures, avant la tombée de la nuit et cela tous les jours, sauf le jeudi, qui est jour de marché donc tous les villageois descendent au souk.
3)Est-ce votre première action humanitaire ou en avez-vous déjà fait d’autres ?
Qu’est-ce que cela vous apporte ?
Ce n’est pas ma première action humanitaire. En 2015 je suis allé au Népal après le séisme, en 2016 en Équateur après un séisme également, en 2019 en Indonésie après un tsunami et en France près des restos du cœur. A chaque fois l’expérience humaine est puissante et les rencontres intenses. C’est difficile à décrire, mais la rencontre apporte beaucoup sur la sagesse. Je préfère y répondre par un encouragement à vivre vos expériences, si cela vous dit de partager, foncez, cela vous sera toujours bénéfique.
4)Depuis le séisme en septembre dernier, comment se déroule le quotidien pour les marocains sinistrés ?
Actuellement, les sinistrés vivent toujours sous des tentes et aménagements faits de bâches offertes par des dons. Ces habitats de fortunes sont installés au milieu des ruines de leurs maisons écroulées, tas de pierres et de terre dont étaient construites leurs maisons ancestrales. L’école se fait également sous de grandes tentes militaires. Les chantiers s’organisent de partout, selon les moyens de chacun, d’autres attendent désespérément de l’aide.
Après une période de remise en question, l’entraide et le courage refont surface, pour revivre dignement à nouveau.
5)Le groupe scolaire a choisi de distribuer, entre autres, les bénéfices du bol de riz organisé le 15 mars à l’association marocaine qui était votre intermédiaire.
Qu’en pensez-vous ?
Mon intermédiaire sur place était Zahra Boutaleb, présidente de l'association. C’est une personne très appréciée par les habitants de cette région. Zahra et son mari, vivent là-bas depuis 18 ans et depuis 2012, elle a créée l’association afin de replanter des arbres dans cette région asséchée ; puis la création de « la maison de l’étudiante » (qui permet au femme de continuer leur scolarité, après le primaire). L'association a œuvré également à l’élaboration des pistes dans la montagne, pour faciliter l’accès aux villages et l’acheminement de l’eau potable aux maisons. Mais après le séisme les priorités ont changé et les projets également, et donc aujourd’hui elle propose des Noualas (petite habitation), aux personnes qui ont tout perdu.
L'association est au cœur du sujet actuel et connaît bien le terrain et les personnes sur place, elle est donc essentielle pour répondre au vrai besoin de la population .
6)Etes-vous prêt à renouveler une autre expérience humanitaire ?
Bien sûr, car ce que je vis durant ces voyages est unique et intense. J’aime évidemment rendre service, offrir de moi même et faire des rencontres inoubliables, mais aussi repartir grandi de cultures diverses. La nature inflige parfois de dures épreuves, soyons solidaire pour les affronter, car c’est partout pareil, c’est ici ailleurs.
Un grand BRAVO à vous Kévin pour votre engagement.